Dans la catégorie "mieux vaut soutenir Armstrong pour ne pas qu'il nous balance"
Alejandro Valverde, qui a fait son retour de suspension l'hiver dernier après son implication dans l'affaire Puerto, a exprimé son soutien à Lance Armstrong, déchu de ses sept Tour de France par l'Union Cycliste Internationale. Le leader de la formation Movistar Team croit au mérite sportif de ces victoires : "Ces Tours, ils les a gagnés avec ses jambes, avec son corps. Que personne ne s'imagine qu'il n'a pas souffert pour les remporter. Pour moi, ils lui appartiennent ! Je ne comprends pas que l'on regarde dans le rétroviseur", indique-t-il à Marca. "Pourquoi ces coureurs n'ont-ils pas témoigné contre Armstrong quand ils couraient encore? Ils parlent maintenant qu'ils sont à la retraite? Pourquoi? Pour mettre des bâtons dans les roues à d'autres? Je ne partage pas ce qui est en train de se passer."
Jean-Marie Leblanc, l'ancien grand patron du Tour de France, a pris, un petit peu, la défense de Lance Armstrong après la suspension de ce dernier par l'UCI. Lui qui était le directeur de la Grande Boucle durant les années noires du cyclisme, peut-être considéré comme un spectateur avisé du monde du vélo. "Son usage du dopage est évident. Je n'ai plus de doute", a malgré tout précisé Leblanc, tout en déclarant qu'il restait un grand champion, au journal volkskrant. " C'est ce que Laurent Jalabert et Eddy Merckx ont aussi déclaré. Il est le plus grand champion de sa génération: un coureur dominateur qui a su créer une équipe dominatrice ce qui l'a rendu encore meilleur", conclut-il. Lui aussi a rappelé sa volonté de publier un palmarès vierge de vainqueur de 1999 à 2005.
Désormais recordman des victoires (5) sur le Tour de France, Miguel Indurain n'a toutefois pas très bien accueilli la décision de l'UCI, lundi. Cette dernière a disqualifié Lance Armstrong de tous ses résultats depuis Août 1998, annulant ainsi ses sept titres sur la Grande Boucle. L'Espagnol a déclaré auprès de la Radio Marca qu'Armstrong restait pour lui le lauréat des 7 Tours qu'on lui a retiré : « Jusque là, je crois à son innocence, il a toujours satisfait à tous les contrôles. Et tous les procès qu'il a eus, il les a gagnés. Je suis un peu décontenancé. C'est étrange que cela se fasse seulement à partir de témoignages. Des règles étaient en place et maintenant, il semble qu'elles aient changé. Il a toujours été un battant. Ce qui me surprend, c'est qu'il ne continue pas à lutter (...) Je pense qu'il fera appel et tentera de démontrer qu'il a bien travaillé durant toutes ces années. »
Merckx n'a pas réellement sauté de joie en apprenant que son record était de nouveau en vigueur : "J'en suis malade, pour mon sport exclusivement" a-t-il dit au Soir. "J'ai rencontré Lance à de nombreuses reprises, jamais il ne m'a parlé de dopage, de médecins ou d'autres choses. Il n'avait pas de comptes à me rendre non plus, c'était son problème mais je suis tombé dans le panneau. Je suis étonné de lui, surtout après ce qu'il a vécu. Je suis aussi fâché contre les coureurs qui parlent après auprès des enquêteurs. Bon sang, qu'ils parlent pendant, au moins, cela servirait la cause. Après, c'est trop tard. Si un coureur s'inquiète de pratiques douteuses, il a le devoir de s'exprimer pour le bien des autres."
Contador a expliqué sa sympathie pour l'Américain en marge de la présentation du Tour de France 2013 : «A mon avis, à certains moments, on a manqué totalement de respect à Lance. De mon point de vue, il a été humilié et lynché. On l'a détruit. Si le cyclisme est populaire aux Etats-Unis, c'est grâce à lui. S'ils connaissent le Tour, c'est grâce à lui. » En 2009, les deux coureurs avaient disputé ensemble le Tour chez Astana : dans un contexte difficile, l'Espagnol s'était imposé, l'Américain prenant la troisième place.
Le coureur de Saxo Bank a montré son scepticisme face aux conclusions du rapport de l'USADA qui a dévoilé un système de dopage au sein de l'US Postal : « On parle de Lance mais il n'y aucune preuve contre lui, rien de nouveau. Ils se sont appuyés sur des témoignages qui datent de 2005. Je respecte le choix de chaque coureur mais cela vient un peu tard.» Pour le double vainqueur du Tour de France, l'époque du dopage organisé est bien achevée : «Il n'y a pas grand-chose à changer aujourd'hui. Nous avons les contrôles maximum, nous devons être localisés à chaque instant. Il n'y a jamais eu autant de moyens mis en oeuvre que maintenant.»
Dans un peloton qui aimerait bien tourner la page Armstrong et oublier un septennat marqué par le dopage, Samuel Sanchez fait figure de coureur isolé. Le leader d'Euskaltel, champion olympique en 2008, a clairement pris position pour le coureur américain, après la condamnation de l'UCI : «Je suis en faveur de celui qui est sanctionné car cela peut arriver à n'importe qui, a-t-il expliqué à la télé espagnole. Un ancien coéquipier de 2002-2003 sort du bois, il dit que tu t'es dopé et tu es victime d'un procès médiatique. Les médias mettent l'opinion publique contre le sportif et tu es sanctionné. (...) Les accusations contre Armstrong devraient s'appuyer sur des preuves. Ce n'est pas une façon de faire les choses, on ne peut pas sanctionner seulement à cause de témoignages.»
Je crois que Marc Madiot a raison en disant qu'un pays n'a pas encore compris.
Sauras tu trouver de quel pays il s'agit?